
Dans un futur proche, une famille de militants de gauche fuit à vélo des États-Unis hypersurveillés et de plus en plus despotiques pour immigrer clandestinement à Montréal, devenue ville sanctuaire. Tandis que Laek, Janie, Siri et Simon tentent de régulariser leur situation et d’apprendre à vivre en français dans leur terre d’asile, de lourds secrets familiaux émergent, qui viennent mettre en péril leur quiétude.
Titre original : Cycling to asylum
Livre
Roman
Science-fiction
Anticipation
Représentation
Personnages principaux pan et polyamoureux
TW
Violences policières
Torture
Agression sexuelle
Auteurice
LGBT+
Editions
VLB Editions
2022
544p
Edition numérique disponible
+
Coup de coeur Célia
Avis de Célia
Il est compliqué de résumer les plus de 500 pages des « Lignes Invisibles », d’ailleurs il se trouve que la Quatrième de couverture ne fait qu’ébaucher l’histoire de ce roman.
Ce futur proche, en fait, n’est plus tellement un futur ; il est notre présent, à quelques mois près. Cette famille est bien plus multiple que la simple addition de ses quatre membres, un papa, une maman, une fille et un fils. Elle est de gauche, mais comment de gauche ? Gauche légaliste comme Janie, avocate des droits humains ? Ou gauche trouble, aujourd’hui pacifiste mais au passé/présent illégal ? Pourquoi les parents ont-ils décidé d’emmener leurs enfants à Montréal ? Et là-bas, la situation est-elle si parfaite ? Quels secrets émergent ? Et comment, comment peut-on arriver encore à croire en un avenir quand on a vécu l’ultime violence ?
Ce roman suit quatre points de vue. Janie, l’épouse libertaire et réaliste. Siri, l’adolescente en colère. Simon, le petit garçon idéaliste. Et Laek.
Ce roman est Laek.
Un personnage dont l’amour total déborde de tous les pores, pour sa femme, ses enfants, ses élèves, ses ami·es, ses amant·es. Laek est un homme viscéralement et profondément bon. Laek est aussi un militant qui n’a pas toujours été pacifiste. Son passé politique ressurgit, et la peur le gagne. Il veut le meilleur pour sa famille alors il faut fuir. Et cette fuite est aussi nourrie par ses traumatismes, sa paranoïa, et ses retours à la réalité : en fait-il trop ? Peut-on lui faire confiance ? A-t-il pris la bonne décision ? Comment protéger les siens ? Comment accepter aussi, sans culpabiliser, que les siens le protègent aussi lui ?
Laek est un héros au sens propre du terme, un homme qui, en ultime recours, se laisse porter par le bien. Je pense particulièrement à un bout de dialogue qui m’a beaucoup touché :
« — Est-ce qu’il y a plus de bien que de mal ?
— Je ne sais pas. Je ne le sais vraiment pas. Mais ça n’a pas d’importance. On ne peut pas laisser tomber le monde, ni renoncer à la vie. Il faut continuer d’essayer d’améliorer les choses, d’aimer au lieu de haïr, et de répandre cet amour autant que possible. »
C’est dur, c’est compliqué, cela paraît souvent impossible, mais voici la nature de Laek, et des personnes auxquelles il tient et qui tiennent à lui : dans le malheur, fais le bien.