Un psaume pour les recyclés sauvages – Becky Chambers

Couverture de "Un psaume pour les recyclés sauvages". Un chemin de terre traverse l'image, il est entouré de nombreuses plantes. A chaque extrémité se trouve un personnage : en haut à gauche un robot faisant un signe de la main, en bas à droite un jeune homme assis buvant du thé.

Voilà des siècles, les robots de Panga ont accédé à la conscience et lâché leurs outils ; voilà des siècles, ils sont partis ensemble dans la forêt, et nul ne les a jamais revus ; voilà des siècles qu’ils se sont fondus dans les mythes de l’humanité.
Un jour, la vie de Dex, moine de thé, est bouleversée par l’arrivée d’un robot qui, fidèle à une très vieille promesse, vient prendre des nouvelles. Il a une question à poser, et ne rejoindra les siens qu’une fois satisfait de la réponse. La question : « De quoi les gens ont-ils besoin ? »
Mais la réponse dépend de la personne à qui on parle et de comment on pose la question. La nouvelle série de Becky Chambers s’interroge : Dans un monde où les gens ne manquent de rien, à quoi sert d’avoir toujours plus ?

Titre original : A Psalm for the Wild-Built

Livre

Novalla
Science-fiction

Représentation

Non-binaire

TW

Auteurice

LGBT

Editions

L’Atalante
2022
136 pages

+


Avis d’Eva

5/5

Comme toujours avec Becky Chambers, il y a une infinie douceur dans les pages de ce livre.

J’ai aimé la vocation même de frœur Dex, qui consiste à parcourir le monde avec son vélo, sa charette et son thé, pour préparer des infusions à toutes les personnes qui ont besoin d’un moment privilégié pour vider leurs sacs avant de retourner à leur quotidien.

« Les gens qui se chargent de tâches vraiment importantes – construire, nourir, enseigner, guérir – venaient tous à l’autel. C’était le petit coup de pouce qui leur permettait de réaliser les grandes choses. »

 
J’ai aimé le portrait des robots fait par Omphale. On découvre des êtres qui, loin d’être des machines uniquement préoccupées par les nombres et la logique, sont en fait des êtres sensibles qui passent leur temps à se passionner intensément pour des sujets extrêmement pointus. Personnellement, je ne peux m’empêcher de voir un parallèle entre la manière dont l’autrice retourne les clichés sur les robots… et celle dont il faudrait retourner les clichés sur l’autisme (car à l’image des robots de Chambers, les autistes ne sont pas des génies des mathématiques à l’image d’un rainman, mais des personnes ayant des intérêts spécifiques extrêmement variés).
 
« Prenez Ortie de Feu. Un jour, il a escaladé une montagne, et on ne l’a pas revu pendant six ans. Je croyais qu’il était cassé, mais non, il regardait pousser un arbre. »
 
J’aime la relation que tissent ces deux personnages qui décident de faire un bout de route ensemble.
Mais par dessus tout, je crois que ce livre est important.
 
Au final, il est question du sens de la vie et du fait que ce n’est pas grave de ne pas le connaitre. On n’est pas obligéés d’avoir un but, et on n’a pas à prouver notre valeur en l’atteignant. Ce n’est pas quelque chose qu’il est facile de vraiment intégrer, dans notre société qui prône le Mérite. Alors ce livre, vraiment, je me réjouis qu’il existe ! Rien que de savoir qu’il existe, là, entre mes doigts, et que vous allez pouvoir le lire, cela me réchauffe le cœur.

 

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